Aller au contenu

Page:Suzanne de Callias La malle au camphre 1919.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 140 —

tous les chiens pelés qu’il ramasse dans le quartier… enfin, il n’y a pas à chercher, c’est un type à la Tolstoï !

— Le prince Nekhludow… »

J’ai lancé ce mot en regardant la petite femme plâtrée, pour voir si elle comprendra. Oui, elle comprend très bien :

« Oh ! Nekhludow, encore, il se décourage quand il voit que sa Maslova n’est pas à la hauteur, et que les paysans se f… de lui ! Tandis que Cardoc, il semblerait qu’il ne peut pas faire autrement ; il n’a même pas l’air de s’apercevoir des rosseries qu’on lui fait… »

Depuis un moment, des voix confuses vocifèrent des choses bizarres, au-dessous de nous. Je prête l’oreille :

« Moi, j’suis qu’une traînée, c’est couru ; mais il ne sera pas dit que j’aurais laissé un homme passer la nuit dans la rue… » « Appuyez donc par ici, tas de pochetées ! Où voulez-vous que le sergent de ville fasse son entrée ?… Allons, reprenez-moi toute la scène ; c’est du travail à la flan, ça… »

Devant mon air effaré, la jeune femme explique, paisible :

« Ils répètent… Vous avez vu qu’il y a un petit théâtre sur le devant de la rue, qui prend deux étages