Page:Suzanne de Callias La malle au camphre 1919.djvu/38

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vous écrirai pour vous demander un rendez-vous, et je vous montrerai les vieux quartiers de Paris… »

— Oh, vous en êtes bien sûre ?… Est-ce que vous allez à l’École du Louvre en ce moment ?

— Non, j’en viens. Le cours est le matin.

— Ah ! bon. »

Il piétine un instant sur place, tandis que j’avale ma tasse de café dans laquelle je trempe un croissant.

« Asseyez-vous donc, Monsieur Barral. On mange toujours trop vite devant quelqu’un qui est debout.

— C’est vrai ! Mais je ne peux rester ; il faut que j’aille voir un copain, qui demeure très loin, aux Gobelins…

— Ah, oui, les Gobelins ; est-ce ce quartier curieux dont vous me parliez l’autre jour ?

— Justement ; et le bonhomme que je vais voir est curieux lui-même. Dites donc, Mademoiselle Thyra… (Il se décide brusquement, comme quelqu’un qui se jette à l’eau.) Puisque vous n’avez pas de cours cet après-midi, venez donc avec moi ! Je suis sûr que mon camarade et son quartier vous intéresseront.

— Je ne dis pas non… »

Je me lève et sors avec Barral ; juste devant nous, s’arrêtent deux haridelles blanches traînant un chétif omnibus jaunâtre.