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souvenances.

VI.

FEUILLAGES D’AUTOMNE.


Phaon m’avait promis des feuillages d’automne,
Pourprés du sang de la forêt,
De beaux rameaux du chêne où le vent monotone
Murmure un doux chant de regret,
Le symbole odorant de la mélancolique
Saison d’amour, quand tout se meurt,
Quand dans les prés mouillés la dernière colchique
Déclôt la douleur de son cœur,
La saison belle et fière où la forêt sublime
Se pare encor de flamme et d’or
Et prépare son âme, héroïne et victime,
Pour les angoisses de la mort.

Voici rougir encor les feuillages d’automne
Et l’arôme enivrant d’émoi
Réveille un souvenir dont mon âme s’étonne,
Car mon amour n’est pas pour toi,