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rêves d’automne.

XLIV.

ANTÉE.


Aujourd’hui mon âme est hantée
Par le Titan de la légende,
Antée.
Il ouvrait sa main toute grande
Et la posait parmi les cimes
Des houleuses forêts sublimes.
Ses doigts, mêlés aux frais feuillages,
Caressaient la rugueuse écorce.
Et soudain refluaient dans ses veines la force
Et la jeunesse et le courage.


Comme le vieux géant de l’antique légende,
Dans l’ombreuse forêt j’ai fouillé les feuillages,
J’ai mis ma main brûlant de fièvre sur la lande,
J’ai cueilli dans les flots les roses coquillages.
Mais j’ai leurré mon cœur de mes attentes vaines.
Je n’ai pas retrouvé mon courage et ma force