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hélène swarth.

Oh ! dis pourquoi je me rappelle,
Dans ma prison de désespoir,
La vieille histoire triste et belle,
Comme le soir ?
Ils m’ont ravi mon beau royaume,
Ils m’ont tué ceux que j’aimais,
Ils m’ont tout pris, jusques au dôme
Du ciel et l’odeur des forêts.
Ils m’ont pris la pluie et la brise
Et les baisers d’or du soleil.
Mais j’ai gardé mon âme éprise,
Mais j’ai gardé mon fruit vermeil.
Prends, car je n’ai pas autre chose.
Prends — le geôlier s’est endormi.
Je t’ai gardé la pomme rose
De l’amour dans mon âme close.
Prends mon amour, ô seul ami !