Aller au contenu

Page:Swarth - Octobre en fleur, 1919.djvu/249

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
241
rêves d’automne.

XCI.

LES SENTIERS.


Oh ! dans le bois ombreux les chemins de traverse
Qui fleurent l’aubépine et le lilas de Perse !

Dans l’air de Floréal, sous les rameaux flottants,
Je veux boire à longs traits l’ivresse du printemps,

Dans les étroits sentiers qui s’en vont en dédales,
Tout veloutés de mousse et neigeux de pétales.

Je sais que la douleur mêlera son poison
Au miel de mon bonheur, j’attends la trahison.

Un doux ramier roucoule, un merle vocalise,
Dans les longs cheveux d’or éplorés d’un cytise.

Et je bois la douleur dans les parfums troublants,
Dans l’appel vers l’amour des ramiers roucoulants.