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rêves d’automne.

CIV.

NUIT BLEUE.


Dans la nuit bleue une musique de tsiganes,
Un air mélodieux, simple et mélancolique,
Lointain comme la lune au-delà des platanes,
Doux à faire pleurer de douleur nostalgique.

Sur mes yeux palpitants et mes lèvres mi-closes
Les longs et lents baisers de la brise câline,
La langoureuse odeur des muguets et des roses
Et mon cœur qui se fond d’amour en ma poitrine.

Ton bras frôle mon bras, ton haleine m’effleure.
Oh ! n’est-ce pas ton cœur qui bat dans ma poitrine ?
Veux-tu nous en aller vers la forêt qui fleure
Et l’herbe veloutée au pied de la colline ?

Oh ! tandis que l’ardent violon du tsigane
Pleure, dans la nuit bleue, un air doux comme un rêve,
S’en aller, enlacés, dans l’ombre diaphane,
Vers l’aube du bonheur qui pour nous deux se lève !