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hélène swarth.

CV.

TÉNÈBRES.


Oh ! le pur Chevalier sans peur et sans reproche
Qui devait délivrer la Dame des Ténèbres,
Viendra-t-il pas enfin vers ma cité funèbre,
Comme un triomphateur annoncé par les cloches ?

Mes bras sont retombés, las d’espérance vaine.
Je tords mes pâles mains dans le deuil de mes voiles.
Sanglotant ma douleur dans la nuit sans étoiles,
Je n’attends que le pas de la Mort souveraine.

Oh ! l’ultime baiser frais et pur à mes fièvres,
Sera-t-il pas le tien, messager de lumière ?
Oh ! viens pour recevoir ma caresse dernière,
Laisse mes yeux mourants se fermer sous tes lèvres.