Page:Swarth - Octobre en fleur, 1919.djvu/278

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
270
hélène swarth.

CXIII.

LE REPOSOIR.

Tel, dans l’azur et l’or d’un printanier dimanche,
Paré de grand matin, s’élève un reposoir,
Odorant, frêle et fier de sa floraison blanche,
Roses, lilas et lys qui mourront vers le soir ;

Tel mon cœur est fleuri des rameaux de mon rêve,
Pour que tout s’agenouille et prie avec ardeur,
Quand brille l’ostensoir et que, tremblant, s’élève
L’encens bleu répandu par les enfants de chœur.

Frais cortège voilé de blanche mousseline,
Saint-Jean rose et mi-nu qui mène un agneau blanc,
Bannières de velours qu’un léger souffle incline,
Pétales que l’on puise au corbeilles d’argent —

Mais tu n’es pas venu pour célébrer la fête,
Lorsque se déroulait la théorie en blanc.
Orgueilleux, tu n’as pas voulu baisser la tête
Et ployer les genoux comme un simple croyant.