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rêves d’automne.

CXII.

ADORATION.


J’ai lu qu’il est un temple, en l’île de Bâli,
Qui pour dôme a l’azur où tremblent les étoiles.
D’un pas rhythmique et lent, quand tout s’est endormi,
Y viennent les croyants adorer, sous leurs voiles.
Élevant une fleur vers les dieux inconnus
Qui tissent, dans la nuit, leurs invisibles toiles,
Ils adorent debout, en silence et pieds nus.

J’élèverai mon cœur vers toi, mon bien-aimé,
Comme ces doux croyants la fleur de leur prière
Vers les dieux inconnus, dans le ciel étoilé.
J’élèverai mon cœur, silencieuse et fière
D’aimer un dieu lointain qui ne prend pas ma fleur,
Jusqu’à ce que la fleur tombe dans la poussière
Et que mon bras soit las d’avoir offert mon cœur.