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solitude.


XXXIV.

SOIR DE JANVIER.


Le ciel est d’un bleu vert de turquoise malade.
Et la forêt, frileuse en sa nudité frêle,
Avec ses arbres noirs, sa ramure en dentelle,
Fait rêver tristement, comme un bois de ballade.

La lueur du couchant miroite aux vitres closes.
En rose de pastel, en des langueurs étranges,
Ces nuages ailés dirait-on pas des Anges,
Effeuillant lentement des lilas et des roses ?

Mais voici que du bois montent les brumes blanches,
Veloutant les contours avec leur pâle estompe
Et qu’une automobile, au cri strident de trompe,
Comme un appel de mort, s’engouffre sous les branches.