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SECONDE PARTIE.


VOYAGE À BROBDINGNAG.

CHAPITRE PREMIER.

L’auteur, après avoir essuyé une grande tempête, se met dans une chaloupe pour descendre à terre, et est saisi par un des habitans du pays. — Comment il en est traité. — Idée du pays et du peuple.

Ayant été condamné par la nature et par la fortune à une vie agitée, deux mois après mon retour, comme j’ai dit, j’abandonnai encore mon pays natal et je m’embarquai dans les Dunes, le 20 juin 1702, sur un vaisseau nommé l’Aventure, dont le capitaine, Jean Nicolas, de la province de Cornouaille, partait pour Surate. Nous eûmes le vent très-favorable jusqu’à la hauteur du cap de Bonne-Espérance, où nous mouillâmes pour faire aiguade. Notre capitaine se trouvant alors incommodé d’une fièvre intermittente, nous ne pûmes quitter le cap qu’à la fin du mois de mars. Alors, nous remîmes à la voile, et notre voyage fut heureux jusqu’au dé-