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LE CONTE

qu’il eſt appuié ſur la baze la plus ſolide. D’abord, de quelque maniere qu’on veuille appeller cet être, qui diſtingue l’homme d’avec les brutes, ſpiritus, animus, afflatus, anima ; il eſt certain, que ce ne ſont qu’autant de denominations Vent, qui eſt l’élement, qui domine dans tous les êtres compoſez, & dans lequel ils doivent rentrer un jour.

Qu’eſt-ce que c’eſt que la Vie même, ſi-non, conformément à ſon nom le plus ordinaire, le ſoufle de nos narines ? Et c’eſt de-là que les Naturaliſtes ont obſervé, que dans certains myſteres, qui ont avec la vie une relation fort étroite, le vent eſt d’un fort grand ſecours, comme il eſt évident par les heureuſes épithetes de turgidus, & d’inflatus, auſſi appliquables aux organes, qui reçoivent qu’à celles, qui donnent.

Selon tout ce que j’ai pu trouver dans les anciennes Chroniques, touchant la doctrine des Æoliſtes, elle rouloit ſur trente deux points[1], ſur chacun deſquels je ne ſaurois m’étendre, ſans courir riſque de devenir ennuïeux. Mais, je n’ai garde de paſſer ſous ſilence un

  1. Alluſion aux 32. points du vent.