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Page:Swift - Le Conte du tonneau - tome 2 - Scheurleer 1732.djvu/235

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de la Religion.

aucun Crime, dont leurs Officiers ne ſoient infiniment plus coupables qu’eux, ſans y être portez par des tentations également fortes.

On accuſe généralement nos Officiers d’avoir rétabli parmi nous le vice brutal de boire avec excès, qui étoit diſparu preſque entierement en Angleterre, il y a quelques années. Il eſt certain, qu’ils ont réüſſi merveilleuſement bien. Pluſieurs jeunes gens de Famille, & même un grand nombre de Nobles du premier ordre, ont fait de grands progrès, ſous de ſi habiles Maîtres : ils n’ont pas le moindre ſoin de cacher leur talent ; &, s’ils n’en ont aucune honte, c’eſt qu’ils ſont perſuadez, qu’il ne les expoſera à aucun reproche.

Ce mal ſeroit bientôt deraciné, ſi la Reine trouvoit bon de déclarer ouvertement, qu’aucun jeune homme, de quelque qualité qu’il pût être, adonné à un vice ſi honteux, ou à quelqu’autre également infame, n’auroit accès à ſa faveur, ni même à ſa preſence ; & ſi elle ordonnoit poſitivement à ſes Miniſtres, & à tous ceux qui poſſedent les premieres Dignitez de l’Etat, de les traiter avec le même mépris. Dès que