autre une demi-once, mais ce n’est là qu’une goutte d’eau dans le seau ; c’est pourquoi j’ai peur que vous ne soyez forcée, comme le reste de vos sœurs, d’en acheter à crédit, et de le payer sur vos gages, autant qu’ils peuvent s’étendre, ce que vous pouvez facilement compenser d’autre côté, si votre maîtresse est jolie, ou que ses filles aient de bonnes dots.
Si vous êtes dans une grande maison, et au service de madame, vous plairez probablement à mylord, quoique vous ne soyez pas moitié aussi bien que sa femme. En ce cas, ayez soin de tirer de lui autant que vous pouvez ; et ne lui permettez aucune liberté, pas même de vous serrer la main, à moins qu’il ne mette une guinée dedans ; ainsi, par degrés, faites-le payer en conséquence pour chaque nouvelle tentative, doublant en proportion des concessions que vous lui faites, et toujours vous débattant et menaçant de crier, ou de le dire à votre maîtresse, quoique vous receviez son argent : cinq guinées pour manier votre gorge, c’est vraiment donné, quoique vous sembliez résister de toutes vos forces ; mais ne lui accordez jamais les dernières faveurs à moins de cent guinées ou d’une rente viagère de vingt livres par an.
Dans une pareille maison, si vous êtes jolie, vous pouvez choisir entre trois amants : le chapelain, l’intendant, et le valet de chambre de mylord. Je vous conseillerai d’abord de faire choix de l’intendant ; mais s’il vous arrive d’être récemment grosse