Page:Swift - Opuscules humoristiques - Wailly - 1859.djvu/241

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pre, avez-vous affaire à moi ? — Si vous vouliez simplement, monsieur, réplique-t-il, dire à cette fille d’apporter une autre lumière, car celle-ci est bien obscure. — Monsieur, m’écriai-je, mon nom est Partridge ! — Oh ! le frère du docteur, vraisemblablement, dit-il : l’escalier, je crois, et ces deux pièces tendus de noir, suffiront, et seulement une bande de serge autour des autres chambres. Le docteur a dû mourir riche ; il faisait beaucoup d’affaires dans sa partie depuis nombre d’années ; s’il n’a pas d’armes à lui, vous feriez aussi bien de vous servir des écussons de la compagnie ; ils sont aussi voyants, et feront un aussi magnifique effet que s’il descendait du sang royal. » Là-dessus je pris un plus grand air d’autorité, et demandai qui lui avait donné cette commande, et comment il était venu ici. « Eh mais, je suis envoyé, monsieur, par l’entreprise des pompes funèbres, dit-il, et la commande a été donnée par le digne gentleman, qui est l’exécuteur des volontés du bon docteur défunt ; et notre coquin de porteur se sera profondément endormi, je crois, avec le drap noir et les candélabres, sans quoi il serait ici, et nous serions à clouer à l’heure qu’il est. — Monsieur, répliquai-je, suivez le conseil d’un ami, et prenez la porte au plus vite, car j’entends la voix de ma femme (qui, soit dit en passant, est très-facile à entendre), et dans ce coin que voilà est un bon gourdin, dont quelqu’un a déjà senti le poids ; s’il lui tombe sous la main, et qu’elle sache pourquoi vous êtes venu, je