Page:Swift - Opuscules humoristiques - Wailly - 1859.djvu/58

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votre maîtresse loueront votre économie, dès qu’ils en sentiront l’odeur.

Si un convive laisse une tabatière ou un étui à cure-dents sur la table après dîner, une fois sorti, regardez la chose comme une partie de vos profits, car cela est admis par tous les domestiques, et vous ne faites pas de tort à votre maître ou maîtresse.

Si vous servez un campagnard, quand il vient dîner chez vous des messieurs et des dames, ne manquez pas de griser leurs domestiques, et surtout le cocher, pour l’honneur de votre maître, que vous devez particulièrement avoir en vue dans toutes vos actions, comme en étant le meilleur juge ; car l’honneur de chaque famille repose aux mains de la cuisinière, du butler et du groom, comme je le démontrerai ci-après.

À souper, mouchez les chandelles sur la table ; c’est la méthode la plus sure, parce que si la mouchure s’échappe des mouchettes, vous avez la chance qu’elle tombe dans une soupière, un chaudeau, un riz au lait, etc., où elle s’éteindra immédiatement avec très-peu d’odeur.

Quand vous avez mouché la chandelle, laissez tout jours les mouchettes ouvertes, car la mouchure se réduira d’elle-même en cendres, et ne pourra pas tomber et salir la table quand vous remoucherez les chandelles.

Pour bien unir le sel dans la salière, pressez-le avec votre paume humide.

Quand un convive de votre maître se retire, ayez