assurée ; un jeu modéré sera pour vous un profit de dix shillings par semaine, et dans une pareille maison j’aimerais mieux être butler que chapelain, ou même qu’intendant ; c’est tout argent comptant, et gagné sans travail, à moins que votre maîtresse ne se trouve être une de ces femmes qui vous oblige, soit à fournir des bougies, soit à partager avec quelques domestiques favoris ; mais, au pis aller, les vieilles cartes vous reviennent, et si les joueurs jouent gros ou prennent de l’humeur, ils changeront si souvent de cartes, que les vieilles seront un avantage considérable, en les vendant aux cafés, ou aux familles qui aiment le jeu, mais qui n’ont le moyen que d’avoir des cartes de seconde main. Quand vous êtes de service, ne manquez pas de laisser des jeux neufs à la portée des joueurs ; ceux qui perdent ne seront pas longs à les prendre pour changer leur fortune, et de temps en temps un vieux jeu mêlé au reste passera facilement. Faites attention d’être très-officieux les soirs où l’on joue, et tout prêt avec vos chandelles à éclairer ceux qui sortent, et ayez des plateaux de vin sous la main pour leur donner quand ils en demandent ; mais entendez-vous avec la cuisinière pour qu’il n’y ait pas de souper, parce que ce sera autant d’épargné dans le ménage de votre maître, et parce qu’un souper diminuerait considérablement vos profits.
Après les cartes, il n’y a rien de si avantageux que les bouteilles ; et dans ce genre de profits, vous n’avez pas d’autres compétiteurs que les valets de