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Page:Sybel - Histoire de l’Europe pendant la Révolution française 2.djvu/155

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PARTAGE DE LA POLOGNE. PRÉUMINAIRES. 9.&1

nuer à s’intéresser au duc, abandonnât ce prince et son pays au parti russe. En échange, la note qui accompagnait le projet faisait un grand pas vers les idées de conquête de la Prusse. Ostermann y répétait encore que les puissances allemandes ne devaient pas songer à s’emparer de provinces françaises; « cependant, ajoutait-il, l’impératrice reconnaît qu’un dédommagement leur sera dû, et elle est décidée a les aider à l’obtenir, des qu’elle connaîtra leurs plans d’une manière plus précise, » Les ministres prussiens pensèrent que Catherine, en établissant ainsi l’inviolabilité du territoire de la France, désignait la Pologne comme objet de leurs acquisitions mutuelles, et, à dater de ce moment, ils tinrent la réalisation de leurs espérances pour assurée. Ils ne firent au projet d’alliance que quelques additions et de légers changements, qui tous avaient rapport à la Po!ogne. Ils demandèrent’qu’on fît mention de l’Autriche comme devant prendre part aux délibérations qui auraient le sort de la Pologne pour objet et comme devant contribuer à la protection de Ce pays, et proposèrent de décider que nul prince appartenant a l’une des trois puissances voisines ne pourrait monter désormais sur le trône de Pologne. Pour ce qui regardait l’indemnité, ils ajournèrent toute observation écrite, attendu que l’entrevue du roi de Prusse et de l’empereur d’Autriche allait avoir lieu à Maycnce, et que l’on pensait que les deux souverains s’entendraient définitivement â ce sujet. Toutefois, ils exprimèrent verbalement leurs désirs à l’ambassadeur russe « Une province française, dirent-ils, n’étant pas une conquête désirable pour la Prusse et pouvant également avoir de nombreux Inconvénients pour l’Autriche, l’échange de la Belgique contre la Bavière d’un côté, et, de l’autre, la cession d’une province polonaise à la Prusse étalent ce qu’il y avait de plus convenable. Dans ce cas, la Russie pourrait prendre l’Ukraine pour elle-même, afin de renfermer cette Pologne toujours agitée dans des limites plus étroites, et la France, selon les désirs de Catherine, ne serait pas dépouillée.

) Le comte de Goltz fut chargé de tenir le même langage à

Saint-Pétersbourg; il devait, en outre, cherchera calmer autant que possible la colère de Catherine contre l’Autriche; car, ainsi que nous l’avons dit, la Prusse ’espérait encore rester en complète intelligence avec l’empereur et désirait, de concert avec lui,