Page:Sybel - Histoire de l’Europe pendant la Révolution française 2.djvu/159

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

PARTAGE DE LA POLOGNE. –PRËHM)NAIRES. 155 ,· 1 r ,.s.

qui avaient jadis pesé sur eux. Les États provinciaux ayant été convoqués dans tous les pays dépendant de la couronne, afin de satisfaire la noblesse influente, les paysans demandèrent de plusieurs côtés à avoir leur part dans cette représentation. Une députation de la Styrie se fit surtout remarquer. Elle s’appuya sur ce que, le peuple des campagnes représentant comme population, recrues et impôts les trois quarts des provinces, il était de toute injustice de le rendre dépondant du dernier quart, et soutint qu’en toute équité, ondevaitle faire participer à la représentation du pays. Des prétentions et des agitations semblables se produisirent en Carniole et en Bohême; le gouvernement n’osait s’avancer dans une voie aussi menaçante, mais il sentait le danger et la nécessité de le conjurer. Léopold remit la pétition des Styriens au président de la chancellerie aulique, le comte Kollowrath, avec l’ordre de n’en pas faire l’objet d’une discussion, mais d’en parler dans le plus grand secret à chacun des. membres du conseil, qui devrait remettre à l’empereur un écrit cacheté, dans lequel il ferait connaître son opinion sur cette affaire. Parmi tous ces avis divers, il y en eut un qui sembla plaire particulièrement à Léopold, c’était celui, non de donner droit de suffrage aux paysans eux-mêmes, mais de nommer membre de la diète a leur place l’<ï!’oe<~ du pays (employé impérial qui avait pour mission de présenter les plaintes des sujets aux autorités centrales de Vienne). On ne devait pas espérer calmer les paysans par cette mesure mais avant qu’on eût pris une décision définitive, d’autres prétentions se produisirent l’une, des paysans de Transylvanie qui demandaient une représentation égale à celle des autres ordres, l’autre, des États de Bohême qui réclamaient les mêmes droits que ceux possédés par les autres provinces. A cela venaient se joindre de graves soucis au sujet de l’opposition hongroise, de la violente fermentation qui se manifestait parmi la noblesse de Galicie (laquelle, sous Joseph II, en était presque arrivée à la révolte à main armée), des difficultés constantes qui surgissaient avec les États de Brabant, et enfin des Idées révolutionnaires qui se faisaient jour à Vienne même. La police active de Léopold ne tarda pas à découvrir là les traces d’émissaires français, traces qui, ainsi que nous l’ont appris les dépêches de Lebrun, n’étaient point une