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173 DEUXIÈME PARTAGE DE LA POLOGNE.

ment lié avec Descorches, et était maintenant à la tête du mouvement contre les Russes et les Targowicicns (1). Sur les rapports qui arrivèrent à Berlin, le comte de Goltz demanda, dès le mois de décembre, a Saint-Pétersbourg le désarmement complet de tous les régiments polonais mais Catherine ne put encore se décider a une démarche qui eût équivalu à une déclaration de guerre contre le royaume de Pologne. « Il est difficile, dit Ostermann à l’ambassadeur prussien, que l’impératrice manque aux promesses qu’elle a faites si solennellement aux Targowiciens. » Goltz s’emporta « L’impératrice, dit-il, aurait dû penser à cela plus tôt maintenant ces scrupules sont une déloyauté envers le roi de Prusse, auquel la Russie a promis si positivement de l’aider à acquérir une indemnité. » « C’est parfaitement vrai, répondit Ostermann aussi n’ai-je fait qu’exprimer mon opinion personnelle et non celle de mon gouvernement on s’entendra certainement dés qu’une réponse sera arrivée devienne. n Dans le fait, le ministre, d’après ses convictions personnelles, eût volontiers rompu toute l’affaire; lui, ses amis Bakunin et Woronzow, et le chef du ministère des affaires étrangères, le comte Besborodko, avaient grand’peine à céder aux Allemands un pouce de ce terrain polonais qu’ils étaient depuis si longtemps habitués à regarder comme une propriété russe. Catherine, du reste, les appelait rarement à délibérer sur cette question elle confiait en grande partie le soin des affaires polonaises au jeune Suboff, le douzième de ses favoris reconnus, homme sans valeur aucune, qui, avec peu de talent mais beaucoup d’intrigue et d’ambition, espérait voir s’ouvrir devant lui une carrière politique semblable à celle de Potemkin. Suboff, à son tour, prenait conseil du comte Markoff, employé parvenu sous Ostermann, qui possédait beaucoup d’adresse et d’activité jointes au vieux mépris des Russes pour l’humanité, et qui, rien que par jalousie contre le vice-chancelier, appuyait alors le système du partage de la Pologne.

Telle était la situation a Pétersbourg, quand Rasumowski annonça do Vienne le commencement de la négociation de Ilaug-. witz. Il fit connaître comment, les victoires de Dumouriez en (1) .tVe’Mo: /.Mcc/ie~t/M’, 7 avril 179&.