Page:Sybel - Histoire de l’Europe pendant la Révolution française 2.djvu/197

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LE PARTAGE. 19S

DE SYBEL. H.–l3 3

kreuth, les Schlichting, les Seydiitz, les PotWorowski, etc., etc.) i s’étaient alliées par des mariages avec la noblesse du Brandebourg et de la Silésie, et n’avaient pas de plus vif désir que d’être soumises à l’administration si bien organisée de la Prusse (1). Si des classes destituées de droits politiques nous portons nos regards sur la partie dominante de la nation, sur la noblesse catholique de la Pologne, nous serons frappés, dès le premier coup d’œil, de l’immense diminution numérique qu’elle avait subie. On calculait alors que si un appel général lui était fait, on verrait se lever tout au plus cinquante mille hommes (2). Cette diminution seule indique un état de décadence; en effet, en considérant les choses de plus prés, on constate une ruine complète, morale et matérielle. Les biens de la plupart des nobles étaient lourdement grevés de plus, ils étaient administrés par des fermiers qui n’étaient dans le fait que des créanciers hypothécaires, et qui ne cherchaient qu’à se payer au plus vite aux dépens des propriétés qui leur étaient confiées. On comprend dès lors que ces biens n’étaient pas gérés de manière à en augmenter la valeur, et que les paysans surtout étaient pressurés de mille façons. Cette situation se reproduisait si fréquemment, qu’elle avait donné lieu à une législation spéciale, et que souvent plusieurs générations se succédaient avant que la dette fût éteinte. était rare de voir les grands propriétaires administrer eux-mêmes leurs biens; la plupart d’entre eux, comme la noblesse française de cette époque, préféraient vivre a la cour ou dépenser leur activité dans la capitale ou dans des voyages, et confiaient l’administration de leurs terres, lorsque leurs créanciers ne les délivraient pas de ce soin, à de pauvres gentilshommes qui devenaient leurs fermiers. Le vice fondamental de l’agriculture était (conséquence inévitable du peu de développement de l’industrie) un manque absolu de capital. L’argent ptait rare, le taux de l’intérêt était fort élevé (3), les banques bien organisées étaient chose inconnue. Les quelques banquiers résidant à Varsovie représentaient une véritable puissance, qui tenait toute la noblesse sous (1) Buchholz, ~<;M:o:’)’e ~M~ la G)-<:?:tS?-Po~M, février 1793.

(2) Lclewcl, ~M~!)-c~Po/o~e,II, 328.

(3) En 1812, il montait jusqu’à 78 et 80 pour 100. De Pradt, ~M~M~e à 17m-.soMf;. En 1792., il avait été de 7 & 8 pour 100,