Page:Sybel - Histoire de l’Europe pendant la Révolution française 2.djvu/198

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

194 DEUXIÈME PARTAGE DE LA POLOGNE. ""1

sa dépendance lorsque quelques-uns d’entre eux suspendirent leurs payements par suite de l’occupation russe, en 1792, on considéra cela comme la plus funeste de toutes les conséquences de la guerre (1). Les moyens nécessaires pour exploiter efficacement le sol faisaient donc complétement défaut. On ne connaissait d’autre travail que celui des serfs, qui, d’après une ancienne coutume du pays, devaient cultiver les champs de leurs seigneurs de leurs propres mains et au moyen de leurs attelages, aux dépens des terres qui leur étaient concédées. Le rapport des terres était donc médiocre pour eux-mêmes, pour leurs seigneurs et pour l’État.

Quant aux seigneurs, ils avaient des moyens de se dédomma’ger de leurs pertes seulement ces moyens étaient aussi nuisibles à eux qu’au pays. Leur devise favorite était Bene nati, ~eMe ~oMeMMMM; En d’autres termes, comme la noblesse dominait tout dans le pays, il allait de soi pour eux que l’État dût nourrir la noblesse. Il était deux sources où celle-ci puisait incessamment, la vénalité des charges et les domaines de l’État. Tout emploi était considéré uniquement comme un moyen de faire fortune et exercé en conséquence, ce qui désorganisait complètement l’administration de la justice, et répandait partout la lenteur, le désordre et la corruption. Les domaines, qui formaient une masse de biens évalués de AOO à 600 millions deflorins, étaientpour laplupart érigés ens~’o~’c~ connées à des gentilshommes pauvres que l’État voulait favoriser. Le staroste devait, selon les termes de son bail, verser à la caisse de l’État les trois quarts ou la moitié du produit net de la propriété l’État abandonnait par lit une partie considérable de ses revenus; mais il supportait une perte encore plus grande par suite de la dégradation des biens, lesquels, naturellement, n’étaient pas soignés avec ~intérêt du propriétaire ils étaient, au contraire, si mal entretenus la plupart du temps, qu’au premier coup d’œil on pouvait distinguer une starostie d’un bien patrimonial.Les patriotes de 1781 ayant voulu abolir les starosties, ce fut cette mesure, jointe à l’établissement d’une constitution (i) Oginski, II, 236. Les faits qu’il avance a ce sujet contredisent son assertion relativement à la grande quantité d’argent existant dans le pays, et qu’il dit avoir remarquée dans les assemblées jiolenneMM de la noblesse.