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Page:Sybel - Histoire de l’Europe pendant la Révolution française 2.djvu/214

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210 DEUXIÈME PARTAGE DE LA. POLOGNE.

renonça donc à faire agir séparément une armée de l’Empire, et l’on dirigea les contingents qui arrivaient, soit sur Cobourg’, soit sur Brunswick.

Quant aux premières dispositions à prendre, voici ce qui fut résolu Avant tout, Cobourg devait délivrer Maëstricht, menacée par les Français, et repousser l’ennemi de la rive gauche de la Meuse. Puis, Brunswick devait passer le Rhin et assiéger Mayence, opération pour laquelle Cobourg, qui indiquait la prise de cette ville comme but principal de la campagne, promettait de lui envoyer un renfort de quinze mille Autrichiens. Une fois Mayence en leur pouvoir, Cobourg devait tenter de reprendre la Belgique, et Wurmser marcher sur Landau, tandis que Brunswick mar"cherait de son côté sur Sarrelouis, etBeauIieusurThionviHe(l). On reconnaît dans ces dispositions incertaines et dans ces tâtonnements les hésitations habituelles du duc de Brunswick et son aversion pour la guerre présente (1). Par suite d’un défaut que nous avons déjà signalé chez lui, celui de ne point savoir distinguer les choses importantes des choses secondaires et de s’occuper par lui-même de tous les détails, perdant de vue par là les points essentiels, il s’égara dans les complications dont abonde nécessairement toute guerre de coalition, et qui étaient encore aggravées ici par les embarras de l’empire d’Allemagne. Il était persuadé, comme en 1792, qu’on ne retirerait de cette guerre qu’humiliation et honte. Cependant, les conférences se poursuivirent avec assez d’union, car le prince de Cobourg rivalisait avec le duc de prudence et de longueurs, pénétré qu’il était de l’idée qu’il fallait attendre tranquillement sur la Meuse que Mayence fût prise, et n’ayant surtout aucune envie de prendre l’offensive avant l’arrivée de sa réserve.

Quelle activité, au contraire, régnait en ce moment du côté de l’ennemi! Lorsque Dumouriez reçut l’ordre d’attaquer la Hollande, ses forces se trouvaient complétement paralysées par suite des dernières hésitations d la politique; la levée des réserves était interrompue, la caisse était vide,et l’administration des vivres (1) Voir tes actes authentiques dans Wagner (~M<o:ye~e~~d<.f!Ï!OK des JP/-MM~M sur le Rhin en 1793).

(2) Ceci ne contredit pas IIœusser, quand il dit (I, 295 ) que le duc a du ’BouSrir que plusieurs modifications importantes fussent apportées à son plan.