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22& DEUXIÈME PARTAGE DE LA POL06NË.

chiennes qui venaient de Tongres, et qui, par une attaque sou~ daine, s’étaient emparées de la ville de Tirlemont, faiblement gardée d’ailleurs. Dumouriez s’occupait précisément alors de donner à son armée un nouvel ordre de bataille et d’étendre quelque peu ses positions, afin de se protéger du côté du nord, au cas eûtes Prussiens interviendraient dans la lutte. Dés le commencement du combat de Tirlemont, il eut le regret de voir plusieurs de ses généraux abandonner leurs nouveaux postes à la droite et à la gauche, pour se réunir effrayés au gros de l’armée, qui se trouvait à Louvain mais il constata aussi, avec une vive satisfaction, que, sous sa ferme direction, la tenue et l’attitude des troupes s’étaient sensiblement améliorées. Il n’en marcha que plus résolument, avec toutes ses forces, à la rencontre des Autrichiens, les attaqua le 16 devant Tirlemont, de front et de flanc tout à la fois, et les repoussa a travers la ville jusqu’au delà delà petite Getle, ruisseau profondément encaissé. Le combat dura huit heures, et l’on perdit environ mille hommes des deux côtés mais ce premier avantage, remporté après de si honteuses défaites, rendit aux Français leur ancienne confiance en eux-mêmes et en leur chef. Le 17, Dumouriez étudia de plus près la position de l’ennemi et résolut de tenter le jour suivant un.coup décisif. La ligne autrichienne s’étendait du nord au sud derrière la Gette, depuis la chaussée qui relie Tirlemont à Saint-Tron etàTongres jusqu’au village de Raccour.L’avant garde de l’armée, commandée par l’archiduc Charles et appuyée à la chaussée,formait l’extrême droite; puis venaient les divisions du prince de Wurtemberg et de Colloredo, et à côté de ce dernier, comme aile gauche, se trouvait la réserve, sous les ordre de Clerfayt, entre les villages de Landen et de Raccour. En avant de cette ligne, tout au bord de l’eau, les Autrichiens occupaient ces deux villages, puis, au sud, Owerwinden et de Neerwinden, et, des deux côtés de la chaussée, Neerhespcn et Orsmaël; mais ils avaient laissé libre la petite ville solidement bâtie de Leau, située à une demi-heure de la chaussée du côté du nord, dans le prolongement de leur ligne de bataille. Dumouriez, calculant (lue l’aile droite ou du nord de cette position devait être la plus forte, puisqu’elle protégeait et couvrait la ligne de retraite la plus naturelle pour les Autrichiens, la chaussée qui conduisait à Tongres, résolut de faire occuper Leau