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Page:Sybel - Histoire de l’Europe pendant la Révolution française 2.djvu/254

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250 DEUXIÈME PARTAGE DE tA POLOGNE.

être pensait-il que réchange bavarois resterait incertain tant que les cours de Londres et de Munich s’y montreraient hostiles, et qu’il devait, par conséquent, faire de toutes parts la réserve de ses prétentions, et refuser de faire la moindre concession. H déclara donc aux ambassadeurs de Russie et de Prusse le contraire précisément de ce qui faisait l’objet de la mission de Mercy it leur dit que, après la conduite déloyale des puissances, l’honneur de l’empereur exigeait impérieusement qu’il renonçât au plan d’échange et qu’il demandât comme compensation une Indemnité en France et une province polonaise, c’cst-à-dtre qu’tt rejetât à fous égards le traité de Saint-Pétersbourg. Sans même s’en tenir aux paroles, il se disposa sur-le-champ susciter des obstacles au partage de la Pologne. Le chargé d’affaires autrichien à Varsovie, d Caché, reçut l’ordre de ne pas suivre le roi Stanislas a Grodno et de ne prêter aucun appui aux démarches collectives de la Prusse et de la Russie. Du Caché ne se contenta pas de garder une attitude passive, il déclara ouvertement aux patriotes polonais que l’empereur François II leur accordait toute sa sympathie et ne se trouvait que momentanément empêché de leur prêter un secours actif. Cette déclaration amena une scène violente entre le général Igelstrœm et le chargé d’affaires, scène dans laquelle du Caché finit par céder en apparence, ce qui ne l’empêcha pas de conserver son attitude hostile vis-à-vis des puissances co-partageantes.

Au milieu de cette tension générale, on reçut a ’Vienne la nouvelle des derniers événements de la guerre de Belgique, de la défection de Dumourie.z, du désordcc de l’armée française. Thugut approuva sincèrement les décisions prises à la conférence d’Anvers, et rejeta tout à fait le système do désintéressement du prince de Cohourg. Il ressentait une joie extrême de l’état de faiblesse des Français, lequel paraissait assurer la conquête des places frontières. Il manda donc près de fui l’ambassadeur anglais, sir Morton Eden, et s’étendit en explications sur la mtuation de l’Europe et. sur le désir qu’éprouvait l’empereur de conclure une alliance formelle avec l’Angleterre. Sir Morton accueillit avec le plus grand empressement cette proposition amicale; cependant il ne laissa aucun doute au ministre sur les intentions de l’Angleterre, qui étaient d’accorder à l’Autriche un