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LE PREMIER COMITÉ DE EALUT POËLlC. 378

Tout fut inutile ses adversaires, oubliant qu’il pouvait compter sur ta Montagne tant que lui-même ne l’abandonnerait pa~ redou’blèrent leurs attaques et leurs accusations. Alors de nouveaux desseins se fortnérentdansie cœur de Danton; donnant, dansuti long discours, libre cours à l’expression de passions longtemps contenues, il leur déclara une guerre à mort. La gauche tressaillit d’allégresse en entendant ces paroles foudroyantes, qui lui rendaient son ancien chef) le Danton de septembre et lorsque celuici s’écria en terminant « qu’il sortirait de la citadelle de la raison pour exterminer ses ennemis avec le canon de la vérité toutes les accusations furent étouffées sous un tonnerre d’applaudissements et d’enthousiasme.

C’en était fait du comité des i/ingt-cinq et de l’élévation de la Gironde par le secours de Danton. Les démocrates~ Unis de nou-’ veau et sûrs par là de dominer la Convention, ajournèrent aussitôt la révolte à main armée et désavouèrent les conspirateurs de l’archevêché. Mais; en’revanche, ils prirent à la Convention les mesures les plus énergiques. Leurs premières décisions furent en tout point conformes aux idées de Robespierre. Le tribunal révolutionnaire reçut le pouvoir de procéder, sur un décret d’accusation rendu par la Convention, contre les représentants, les ministres, les généraux, et; sans décret même, contre tous les suspects, quels qu’ils fussent. Les commissaires envoyés dans les départements furent autorisés à destituer de leurs emplois tous les réactionnaires et à les emprisonner sans aucune enquête} apr~g quoi, Danton et Marat se firent des concessions réciproques. Celuici demanda pour Danton une dictature ouvertement reconnue, rlt Danton consentit à favoriser les projets communistes de l’Hôtel de Ville. Quant à la Gironde, elle éprouvait une rage impuissante de se Sentir ainsi débordée de toutes parts, et de voir le centre sous la domination complète de la Montagne. Enfin, Marat ayant représenté qu’il était insensé de parler encore de constitution et de liberté lorsqu’il ne s’agissait que de lutte et dé force, le grand Comité eut ordre, le 3 avril, do préparer Un rapport sur la formation d’un gouvernement énergique et puissant. Le lendemain, le Girondin Isnard fut chargé, au nom du Comité, de lite ce rapport, lequel fut violemment attaqué parBuzot, mais non moiHs vivement défendu par Barère, Thuriot et Marat. Il fut donc