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~0 COMMENCEMENT DE LA GUERRE ANGLO-FRANÇAISE.

redoutes et par des montagnes, dans laquelle ils espéraient tenir longtemps. Les deux armées établirent leurs camp?, chacune en un vaste demi-cercle dont les ailes se tpuchaient presque, de telle sorte que le soir les feux de bivouac formaient a {’horizon une seule et immense chaîne lumineuse. Le 6 au point du jour, les Français commencèrent l’attaque par une violente canonnade mais ils ébranlèrent si pou les vieilles troupes de leurs adversaires, que les chefs de l’armée française, malgré leur complète supériorité, ne se hasardèrent pas à donner le signal de l’assaut, ou, s’ils le tentèrent, ils virent leurs hommes reculer rapidement. Ce ne fut que vers midi que Dumouriez réussit à communiquer à ses troupes son impatience et son énergie. Il attaqua en personne les redoutes de l’aile gauche de l’ennemi, tandis que son adjudant Thouvenot attaquait celles de l’aile droite. Pendant ce temps, Louis-Philippe, ou, comme on le nommait alors, le général Egalité, rassemblait les bataillons hésitants du centre et les entraînait à une dernière attaque qui livra aux Français le village de Jemmapes, clef de la position ennemie. Clerfayt opéra alors sa retraite d’autant plus vite que Harville menaçait déjà ses lignes du côté deMons. Les Autrichiens avaient perdu de six à sept mille hommes, et les Français quatre mille mais cette journée fut, à tous les points de vue, décisive pour l’issue de la campagne (1). Elle montra aux Autrichiens qu’il leur était impossible de résister à la supériorité de l’armée française clle abattit leur moral, comme le prouvèrent bientôt de nombreuses désertions; enfin elle donna le signal du mouvement à tous les mécontents de la Belgique. Deux jours après la bataille, Mons capitulait, et la bourgeoisie, dont les sentiments étaient tout démocratiques, saluait le général Dumouriez comme un libérateur. « Je pense, leur dit celui-ci, être dans quatre semaines à Vienne, où je me propose de traiter l’empereur avec tous les égards possibles (2) Huit jours plus tard, Bruxelles ouvrait ses portes au .vainqueur; pendant ce temps, le général Valence marchait sur Namur, et LaLouraonnayc sur Anvers à travers la Flandre; partout les places fortes capitulaient, les Autrichiens cédaient défi) Lnrsfjuc je m’écarte ici des relations connues et imprima, je ne fais que me conformer aux dépêche des archives de la guerre, à Paris.

(2) Dépêche de l’ambassadeur hoUaudais vau Haetten à Vienue.