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Al2 RÈGNE DE LA TERREUR EN FRANCE.

devant Dunkerque. Le gouvernément français savait positivement que sur aucun de ces divers points il n’avait à redouter une action bien vive ou de sérieux projets d’invasion il pouvait donc en toute sécurité prendre ses mesures pour sauver la France et préparer de nouvelles conquêtes.

Dans cette situation, c’était au Nord que le théâtre de la guerre offrait l’aspect le plus menaçant pour Paris, et c’était sur le Rhin qu’il y avait le moins de dangers à redouter. Avant même la chute de Valenciennes, le Comité de Salut public était donc revenu au système de Custine, ce qui n’avait pas empêché l’arrestation de ce général, et s’était décidé à diriger vers la Belgique, pour y frapper un coup décisif, les forces considérables qui se trouvaient sur le Rhin en conséquence, vingt et un mille hommes, tant de l’armée de la Moselle que de l’armée des Ardennes, avaient reçu le 21 juillet l’ordre de marcher sur Valenciennes. Après la prise de cette ville, lorsque Kilmaine eut été repoussé derrière la Scarpe, le Comité dirigea de nouveau de ce côté trente miMe hommes de l’armée de la Moselle, et mit à cet effet 5 millions a la disposition du ministre de la guerre (1). C’était le seul parti que l’on eût à prendre, et il réussit parfaitement. L’épuisement du pays et le mécontentement des habitants ne permettaient aucune nouvelle levée d’hommes dans les départements du Nord (2) on n’avait pas de troupes de ligne dans le voisinage; il est donc certain que si les alliés avaient mis obstacle à ces envois de troupes par des attaques vigoureuses et bien conduites, la France aurait été sans défense contre les opérations de Cobourg. Ces obstacles n’ayant pas été suscités, il ne s’agissait plus que de se maintenir dans les places assiégées jusqu’à l’arrivée des renforts une fois ceci obtenu, la République était sûre de pouvoir opposer à l’ennemi, sur tous les points, des forces d’une écrasante supériorité.

Dans cette attente, le gouvernement passa tout le mois dé septembre à cpmpléter ce qu’on appelait l’épuration patriotique (1) Procès-verbaux du Comité (Archives de l’empire).

(2) Ces levées furent reprises à l’automne; les hommes désertaient alors par tentaines et ne furent ramenés que grâce à de grandes battues de la cavalerie. (Deschamps au Comité de Salut publie, 29 septembre, et ailleurs).