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~8 RÈGNE DE LA TERREUR EN FRANCE.

avoir lieu à Edimbourg au mois de septembre) il faut donc considérer Dunkerque, au point de vue politique plus encore qu’au point de vue militaire, et y jeter le plus tôt possible des forces considérables, afin de la sauver à tout prix. » En conséquence, Houchard résolut de diriger l’attaque principale non plus de Lille contre les Hollandais, mais de Cassel contre le duc d’York, et de mettre en mouvement trente mille hommes de plus, environ, afin de tomber avec cinquante mille sur les quinze mille du général Freitag. Le 3 septembre, il adressa le premier plan a Paris, en exposant les motifs qui le lui avaient fait abandonner alors ce fut Carnot qui, à son tour, manifesta un vif regret de cet abandon, et qui, vu l’ignorance où il se trouvait de la situation de l’ennemie donna au général des pouvoirs illimités. Mais lorsque ces dépêches arrivèrent au camp, il était trop tard pour y décider un nouveau changement. Le combat avait déjà commencé prés de Cassel, et toute l’armée, divisée en six colonnes dont les deux plus importantes étaient commandées par IIouchard lui-même et par Jourdan, récemment promu au grade de général de division, était déjà en marche contre les positions de Frcitng (1).

Avec la force numérique que possédaient les Français, le seccès ne pouvait être douteux. Cependant, les vieux soldats allemands montrèrent encore une fois leur puissante supériorité une poignée de chasseurs hessois, sous les ordres du colonel Pruschenk* ainsi que quelques bataillons de grenadiers hanovriens, commandés par le général Dachenhausen. arrêtèrent jusqu’au soir les fortes colonnes de l’ennemi, grâce à leur fermeté inébranlable et à leurs continuels efforts pour marcher en avant; de quoi de telles troupes n’auraient-elles pas été capables, pour peu qu’elles eussent été dirigées avec vigueur et intelligence (2)? 2

(1) Si je suis entré dans tous ces détails~ d’âpres tes pièces qu! se trouvent aux archives de la guerre (imprimées en pnrtie dans Legros~ La 7MMMt’ <eKf qu’elle M(), c’est parce que Carnot a été fréquemment représente comme l’auteur du premier p)an, et que l’on a attribue la mise à mort de Houchard à ce qu’il s’était écarte de ce piitn puis aussi parce que les mouvements de nouebard passent pour avoir été calculés de longue main, de telle sorte que le combat du 27 n’aurait été qu’une feinte; enfin~ parce que Jomini et ses successeurs n’attribuent aux Framjais que la moitié environ des forces qu’ils possédaient a Hondschoote. (2) Voyez Knesebeek, See~e~ de la ~ue<’re de la Révolution, aux archives de la Société historique pour la basse SMe~ 1845, p. 135 e). suiv.