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RÈGNE D’E I.A TERREOR EN FRANCE.

Convention Lacotte et Peyssard, deux Ilébcrtistes ardents, déclarèrent que le fait de n’avoir pas poursuivi les Anglais établissait clairement la trahison du général puis enfin on produisit des lettres de ce dernier, écrites aux généraux prussiens lorsqu’il commandait encore l’armée de la Moselle, relativement à l’échange des prisonniers à la vérité, il disait dans ces lettres des choses fort dures aux esclaves des tyrans, mais ceux-ci, dans leurs réponses, lui donnaient les assurances de leur dévouement plein d’estime Ce qui lui fut surtout fatal, c’est que le frère de Vernon, député très-influent du centre, attaqua vivement Bouchotte et son parti au sujet de la destitution de son frère, et fit par là de l’existence de IIouchard une question de vie ou de mort pour cette dangereuse faction. Celle-ci, comme nous le savons, comptait de nombreux partisans au Comité de Salut public, qui ordonna le 21 septembre l’arrestation de Houchard, de Barthélemy, de Vernon et de plusieurs autres officiers. La Convention voulut résister, mais Robespierre lui fit entendre des paroles si énergiques et si impérieuses, que l’Assemblée intimidée donna un vote approbatif. La ruine des accusés était décidée. L’enquête ne mit pas au jour un seul fait nouveau elle roula exclusivement sur le crime de n’avoir pas exterminé le duc d’York, et le tribunal révolutionnaire prononça d’une voix ferme la sentence de mort, sans tenir aucun compte de l’approbation que les mesures de Houchard avaient reçue du Comité de Salut public.

Le commandement en chef de l’armée du Nord fut alors donné au général Jourdan, qui avait fait preuve à Hondschoote de grands talents militaires. Jourdan fut le premier de tous ces enfants de la Révolution, qui, à dater de cette époque, brillèrent à la tête des armées, et bientôt aussi des affaires politiques. Fils d’un obscur chirurgien de Limoges (~), il avait à peinè seize ans lorsqu’il se fit soldat. Après avoir fait la guerre d’Amérique, il était revenu dans sa ville natale, où il s’était établi comme mercier, et d’où il portait ses marchandises à toutes les foires du voisinage. En J791, il reprit du service en qualité de volontaire, et bientôt ses camarades, reconnaissant en lui un homme déjà exercé au (1) D’après la B!o~)’<!p/t:’c !Mti.’e~eKc. Ailleurs on trouve d’antres versions,