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Page:Sybel - Histoire de l’Europe pendant la Révolution française 2.djvu/427

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FIN DE LA CAMPAGNE DE 1793. ~3

de l’arrière-garde contre Beaulieu devait servir à masquer cette retraite (1). A cette occasion, l’indiscipline des Français et leur mhabueté aux manœuvres se manifestèrent encore une fois. L’évacuation de Menin démoralisa le corps dirige contre Beaulieu dès le début, l’attaque fut incertaine au premier signal de retraite, le désordre se mit dans les rangs, et lorsque enfin quelques bataillons envoyés par le duc d’York parurent du côté du nord, cette retraite se changea en une fuite tumultueuse, qui laissa sur la Lys six cents morts et deux pièces d’artillerie. Deux jours plus tard, York et Cobourg se rejoignirent aux environs de Courtray, et les colonnes françaises reprirent leurs anciennes positions, près de Maubeuge, de Lille et de Cassel. Tous les projets d’attaque étaient évanouis pour longtemps le salut de Dunkerque avait été chèrement acheté par la perte du Quesnoy. Néanmoins, ces dernières semaines pouvaient être considérées comme très-heureuses pour les Français. Pour la première fois de l’année ils avaient enfin remporté un succès, et ils en étaient d’autant plus fiers qu’ils avaient pu mieux apprécier l’excellence des troupes allemandes. Les soldats reprirent quelque confiance en eux-mêmes, et les chefs reconnurent mieux encore avec quel peu d’habileté les troupes ennemies étaient dirigées. IIuucllard, du reste, n’était pas destiné à voir les suites de ses perplexités et de ses pénibles efforts. Au moment où ses bataillons repassaient la frontière, la haine et l’esprit de parti avaient déjà décidé de son sort.

Les adversaires de Barthélemy et de Vernon n’avaient pas cessé d’accabler le minist’-re de la guerre de leurs plaintes et de leurs dénonciations. Pendant quelque temps, l’influence de Mouchard l’avait emporté, et plusieurs de ces forcenés avaient été suspendus de leurs fonctions; mais la colère de leur parti ne fit que s’en accroître; Les commissaires de’Bouchotte rappelèrent l’amitié qui avait uni Custine à Barthélemy et à Vernon, et ils réussirent à faire destituer ce dernier. Bientôt HoucHard lui-même fut accusé aux Jacobins de maltraiter les volontaires patriotes, comme l’avaient fait Custine et Dumouriez les commissaires de la (1) Levasseur au Comité de Salut public, 16 septembre. Cet ordre donne I’e\pliratinn des e~nfmeuts qui cureut tien ensuite à Heniu, et qui, tek qu’ils ont cto racontés jusqu’ici, ont toujours paru assez énigmatiques.