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SITDATfONDUPAYS. t65

DESOBEI.. H.–30

Une ceinture de feu entoura bientôt ce malheureux pays les vil-* lages, les granges, les champs, devinrent la proie des flammes; quelques détachements de paysans furent pris et mis à mort de tous les points des frontières, les masses de l’armée ennemie s’avançaient vers l’intérieur du pays, chassant devant elles la population terrifiée. Par bonheur pour les Vendéens, Rossignol était inférieur à sa tâche et incapable de diriger une aussi vaste attaque. Il commença par rester pendant quelques jours invisible et plongé dans une oisive débauche, puis il troubla lui-même tout l’ensemble des opérations par des ordres donnés au hasard. C’est ainsi que, sans motifs plausibles, il ordonna, au milieu de septembre, la retraite des divisions des Sables et de Luçon, ce qui força les troupes de, Mayence, commandées par Canclaux, à suspendre leurs mouvements (~); après quoi, il fit marcher en avant la colonne de Saumur seule, composée de quarante mille hommes, sous les ordres du général Santerre. Les généraux insurgés Larochejaquelein et Piron purent donc, avec environ douze mille hommes, tomber le 17, à l’improviste, prés de Coron, sur le héros du faubourg Saint-Antoine, dont ils dispersèrent entièrement les troupes après un court combat. Les vainqueurs se jetèrent ensuite par un prompt mouvement sur la plus voisine des colonnes ennemies, celle du général Duhoux, et lui firent éprouver près de Beaulieu une sanglante défaite. Tandis que le réseau qui enveloppait la Vendée se trouvait ainsi rompu en deux endroits importants, la suspension de l’attaque à l’ouest et au sud avait laissé aux paysans le temps de se reconnaître et de reprendre haleine, et les Mayencois eux-mêmes furent rejetés le 19 octobre sur Torfou par Charette et Lescure, après un combat opiniâtre; deux jours plus tard, le général Beysser était repoussé de Montaigu, et l’armée de Brest forcée de se retirer sur Nantes; le 23 enfin, le général Mieskowski fut battu à son tour près de Saint-FuIgent. Les royalistes virent donc leur pays délivré, après une campagne de dix jours ils avaient conquis plus (1) Ce point est le seul véritablement important de tous les reproches par lesquels les différentes factions se sont rejeté la faute des échecs qui vont suivre; les dépêches imprimées d.~ns les Guerres des Vendéens, IJ, p. 1M, témoignent toutes, à cette occasion, contre Rossignol. Voyez GM~vc~ enEurope, par le général Sohutz, Il, p, 266. et Poisson, 11, p. 434.