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Page:Sybel - Histoire de l’Europe pendant la Révolution française 2.djvu/488

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484 RÈGNE DE LA TERREUR EN FRANCE.

encore sous la même influence que fut rendu le 7 une loi qui confisquai au profit de l’Ëtat les biens de tous les citoyens dont les fils ou les filles avaient émigré.

Néanmoins, Robespierre n’abandonna pas son plan. La Municipalité avait été soumise au Comité par la loi du 14 décembre, elle avait été battue au club au sujet des affaires religieuses, et elle était mise au ban de l’opinion publique par Camille Desmoulins mais il restait encore à accomplir la moitié de la tâche, celle dont dépendait surtout la possession du pouvoir il fallait rabaisser le ministère de la guerre dans l’opinion publique, ainsi que l’avait déjà entrepris Philipeaux. Ce fut Barére qui, le 12 décembre, porta les premiers coups il dénonça les deux commissaires civils de Lyon, qui avaient été nommés sur la proposition de Ronsin, et qui avaient pris une part active à toutes les horreurs dont cette ville avait été le théâtre. Barère les sacrifia sans hésiter, et la Convention, sur la motion du dantoniste Merlin de Thionville, ordonna que le Comité fit une enquête scrupuleuse sur leur conduite. C’étaient deux subordonnés, qui ne se distinguaient que par leur complète nullité mais, dés le premier instant, tout le monde comprit que leur cause ne faisait qu’une avec celle de Ronsin, dont ils étaient les créatures, et que l’enquête même atteindrait nécessairement leur chef suprême, Collot d’IIerbois. Pour Robespierre, que la présence de Collot au Comité gênait depuis longtemps, ce n’était là qu’un motif de plus pour ouvrir la lutte par les affaires de Lyon quant à Couthon, il ne pouvait qu’être favorable à toutes les mesures propres a perdre ceux qui lui avaient succédé dans cette ville. Le il fit décider aux Jacobins que l’on prendrait les renseignements les plus minutieux sur la conduite morale et politique de tous les employés du ministère de la guerre. Deux jours plus tard, Fabre d’Églantine annonça au Comité que Vincent songeait encore à former un ministère constitutionnel, et qu’il avait dit à un député « Nous forcerons la Convention à rendre le ministère indépendant, ainsi que le prescrit la constitution nous sommes fatigués d’être les esclaves du Comité de Salut publie. » Un membre du Comité communiqua ensuite à Fabre une lettre de Bordeaux, dans laquelle des menées tendant au même but étaient dénoncées, et lui permit d’en copier les