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LUTTES DE PARTIS ENTRE LES JACOBINS. ?7

avec une arrogante assurance aux plaintes des Lyonnais; il nia audacieusement les faits les plus révoltants, et exalta les autres comme les actes glorieux de la justice révolutionnaire. La Montagne, dont Camille Desmoulins avait blessé les opinions, se déclara en sa faveur, et la Convention lui exprima son entière approbation pour toutes les mesures prises à Lyon. Fort de ce succès, il prit alors aux Jacobins une attitude bien décidée. a Lorsque je vous quittai il y a deux mois, leur dit-il, vous brûliez tous de la soif d’une juste vengeance; aujourd’hui, je ne reconnais plus l’opinion publique trois jours plus tard, et j’aurais été décrété d’accusation. N’étes-vous plus les mêmes? Mais non, vous n’êtes pas changés, vous êtes encore les amis de la liberté et les défenseurs du peuple; je puis vous dire toute la vérité, et prés de vous je n’ai pas besoin de m’envelopper de détours comme à la Convention. Le club resta muet, et n’osa manifester son opinion ni par une approbation ni par un blâme. Mais ce fut surtout lorsque Hébert se leva contre Bourdon, Camille Desmoulins et ,Philipeaux, qu’on put apprécier la force de l’influence de Collot d’Ilerbois le club les somma de venir se justifier et exprima hautement son estime pour Ronsin et Vincent. <[ Qu’il est heureux que Collot d’Herbois, le vrai défenseur des sans-culottes, soit arrivé, D écrivait Hébert le lendemain dans le Père DMc~e~e. « Le géant a paru, et les pygmées qui voulaient attaquer les meilleurs patriotes ;sont rentrés à cent pieds sous terre. B

Toulon venait alors d’ouvrir ses portes aux troupes républicaines et l’armée des Vendéens venait d’être détruite, couvrant le pays de torrents de sang, ce qui contribuait encore à consolider la situation du parti avancé. C’était un nouveau triomphe du système de gouvernement employé jusque-là, c’était un nouveau motif pour ne s’inquiéter de la haine de la population qu’en vue du châtiment et de la vengeance. Collot d’IIerbois réussit à faire prévaloir son Influence jusqu’au sein du.Comité de Salut public. Billaud-Varennes et Robert Lindet étaient, par la force même de leur nature, toujours prêts à prendre les mesures les plus terroristes Carnot était en constante mésintelligence avec Robespierre, par suite de la jalousie qu’inspirait à ce dernier tout ce qui tenait à l’armée et à la guerre quant à Barére, il soutint les motions