Aller au contenu

Page:Sybel - Histoire de l’Europe pendant la Révolution française 2.djvu/502

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

A98 RÈGNR Dp LA TERREUR EN FRANCE.

(1) Levassent AMmoM’M, III, &0. Ce Uvro, dans cette t’M’ntc, est, apocryphe~ c’est uu certain Achittc Roche qui a fait d’un volume de notes (te Levassent’ quatre gros votantes (ce dont, par parenthèse., L. Blanc tient aussi pcn de compte que de la fausseté des mémoires de Hardeuberë’) cependant, il n’y a pas lieu de douter de la véracité de ce que nous venons de rapporter, car il est de notoriété publique qu’Henriot, jusqne-l.’t ami d’Hébert dcvtntplus tard partis.’ufdc Robespierre.

par de continuels envois de troupes dans les départements, et il n’en restait plus guère que trois mille hommes a Paris. Les choses en étaient là lorsque les Cordeliers apprirent, le 4 mars, qu’un de leurs membres, nommé Marchand, avait été arrêté par le Comité révolutionnaire de sa section, pour les discours incendiaires qu’il avait tenus au club. Cette nouvelle détermina l’explosion qui se préparait depuis si longtemps. Les Cordeliers firent demander au Comité de Sûreté générale l’élargissement du prisonnier, puis ils couvrirent d’un crê~e noir le tableau de la Déclaration des Droits de l’homme, décidant qu’il resterait ainsi voilé jusqu’à ce que le peuple opprimé eût reconquis ses droits. Carrier déclara ensuite qu’il ne fallait pas s’en tenir à des paroles, qu’une insurrection, une sainte insurrection, était le seul moyen de dompter les criminels. Hébert, se joignant à lui, accabla’ de ses malédictions les ministres Paré, Desforgues et Destournelles, ainsi que Philipeaux, Bourdon, et les soixante-treize députés prisonniers qu’une ambition perfide protégeait seule contre la guillotine. « Parle, Père Duchesne, )) s’écriaun général de l’armée révolutionnaire, « parle; nous autres, nous nous battrons. ])

Mais ils ne tardèrent pas à reconnaître que, depuis le’mois de décembre, la force à l’aide de laquelle ils avaient autrefois renversé la Gironde ne leur appartenait plus. Au club mémo, pendant cet appel à la révolte, Vincent remarqua des visages allongés dans la ville, toutes les espérances des prolétaires s’étaient. reportées vers le Comité de Salut public la bourgeoisie n’éprouvait que haine et mépris pour Hébert et ses amis. Le conseil général de la Commune lui-même n’accueillit qu’avec une hésitation inquiète leur déclaration de vouloir rester debout jusqu’à l’entière extermination des ennemis du peuple, et, au moment décisif, Henriot, leur chef militaire, passa d’Hébert à Robespierre (1). Carrier déclara donc aux Jacobins en balbutiant que les Cordeliers