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Page:Sylva - Les Pensées d'une reine, 1882.djvu/32

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de ne pouvoir les comprendre, quelqu’un de l’entourage de la reine me dit :

— Sa Majesté écrit aussi bien en français : demandez à voir son album !

Je fis la demande. Je dus insister pour fléchir une modestie qui se défendit beaucoup. J’étais parfaitement décidé à trouver excellent ce qu’on voudrait bien me laisser lire ; mais dès que j’eus parcouru une page ou deux, mon étonnement et mon admiration furent si sincères, que je les traduisis par un aveu de mes premières résolutions de flatteur, et par l’offre, plus digne de la reine, de me permettre des critiques.

Cette permission me fut accordée. Je reçus à Paris une copie du manuscrit. Qu’ai-je critiqué ? Rien, presque rien. J’ai plutôt demandé à choisir dans une abondance qui eût rendu la publication difficile. J’ai été frappé, et le lecteur le sera comme moi, du sens exact des mots. Quand il m’est