Page:Sylvin - Jules Ferry, 1883.djvu/13

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plein de grandeur, ou, par les mauvais temps, sous un ciel d’orage, le spectacle émouvant des colères de la nature.

Ce n’est pas seulement à cause de sa situation pittoresque que M. Jules Ferry habite cette petite maison pendant les vacances ; c’est surtout parce qu’elle est située près de Saint-Dié, et que Saint-Dié est sa ville natale en même temps que sa circonscription électorale. Sa famille y réside. Quand il passe dans les rues on le salue comme un ami, comme un enfant du pays. À chaque pas, on l’arrête. Ses anciens camarades de collège l’interrogent, discutent avec lui en le tutoyant comme autrefois.

Il n’existe pas d’homme plus facile à aborder, d’un accueil plus aisé et qui écoute les gens d’une manière plus encourageante ; M. Jules Ferry n’est pas froid, il est calme, toujours attentif ; il ne met pas dans sa poche les pièces qu’on lui apporte, ce que tant d’autres font, avec l’intention bien évidente de ne jamais les regarder, il les lit, et ne promet que ce qu’il peut tenir. On le sait bien dans son département ; aussi ne s’adresse-t-on pas à lui à la légère. Ce que les Vosgiens aiment dans leur compatriote, c’est une familiarité qui n’a rien