de banal, une égalité d’humeur qui semble exclure toute passion, une attention constante à toute chose et à toute personne, une grande mesure dans le jugement, une répugnance instinctive pour le mouvement sans but, pour le bruit inutile, pour tout ce qui sent l’agitation stérile, et enfin un certain tour d’esprit vaillant. C’est par ces qualités que les Vosgiens se reconnaissent en lui.
Si j’insiste sur le côté qu’on appellerait volontiers le côté provincial du caractère de M. Jules Ferry, c’est qu’il est le moins compris particulièrement à Paris, où l’on fabrique parfois avec esprit, en les affublant de noms connus, des personnages artificiels sans aucune ressemblance avec les hommes qu’ils ont la prétention de représenter.
M. Jules Ferry est rentré dans son pays, après la guerre, sous l’impression des événements terribles auxquels il avait pris une si grande part. Ces événements avaient clos pour ainsi dire la première partie de son existence. Il était encore sous leur influence, mais, avec cette vigueur du ressort intellectuel qui le distingue, il ne devait pas tarder à en tirer des leçons profondes. L’horrible aventure de la