Page:Sylvin - Jules Ferry, 1883.djvu/16

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vailler pour la France. M. Jules Ferry est un de ceux qui ont le mieux compris cette nécessité et qui se sont le plus fortement préparés à ce labeur nouveau par une observation et une méditation soutenues.

Les caprices de la vie publique, en le contraignant à se présenter aux suffrages de ses compatriotes des Vosges, l’ont puissamment aidé. Il fut obligé de se dégager de la politique fiévreuse de Paris, qu’il est sans doute indispensable de connaître, mais qu’il ne faut pas connaître seule, et, après avoir senti vivre Paris avec une si violente intensité, il regarda vivre la France.

L’école des hommes d’État, dans une république démocratique, sous un régime conçu dans le cerveau des villes, sorti des luttes enflammées qu’elles ont soutenues contre les intérêts et les préjugés qui constituaient l’ancien monde, le monde d’avant la Révolution, et qui résistent encore, tant les racines auxquelles elles tiennent sont profondément entrées dans les mœurs du peuple, l’école des hommes d’État républicains, dis-je, c’est la province, c’est la petite ville, c’est le bourg, c’est le village.