Page:Sylvin - Jules Ferry, 1883.djvu/23

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été prises, « il s’approcha de la porte Saint-Jean et frappa, raconte un de ses biographes. Une voix répondit de l’intérieur : « Qui êtes-vous ? — Jules Ferry, membre du gouvernement de la Défense nationale. Au nom de la loi, je vous somme d’ouvrir. » Comme réplique, deux coups de feu partirent des fenêtres de l’entresol. Il ne recula pas d’une semelle et il donna l’ordre d’enfoncer la porte. Au moment où elle s’ébranlait, MM. Delécluze et Dorian vinrent, au nom de la sécurité des membres captifs du gouvernement, le prier de suspendre l’attaque. »

M. Jules Ferry ne montra pas moins de courage dans une circonstance peut-être plus critique encore. Je veux parler de sa conduite pendant la journée du 18 mars. Contre l’opinion, calculée, de quelques-uns des membres du gouvernement, timorée, de quelques autres, il voulait combattre la sédition dans Paris même ; il ne désespérait pas d’en triompher avec l’appui des bataillons de la garde nationale soumis à la loi. Peut-être, s’il avait été écouté, aurait-on prévenu les horreurs de la Commune.

M. Jules Ferry, du moins, résista jusqu’au