auxquelles ils ont donné lieu. On ne les a point connus réellement, ou on ne les a connus qu’obscurément, que mal, parce qu’on ne les a pas étudiés dans leur source. Aussi notre langue, pauvre et misérable à cet égard, n’a point d’expression pour désigner leurs différentes sortes. Le même mot (sentiment) est employé également pour exprimer, soit tel, soit tel autre de ces phénomènes, et à la fois certaines de leurs modifications. Pour se faire entendre maintenant, il faut donc recourir à en faire une analyse succincte et à donner une définition précise de chacun d’eux.
Les phénomènes de l’organisme indistinct se partagent naturellement en deux ordres éminens et si particuliers qu’on ne les a jamais confondus. Ils résultent des fonctions de systèmes d’organes bien séparés, quoique les sièges du foyer de chacun d’eux ne soient qu’à une petite distance l’un de l’autre. Ainsi :
Les uns appartiennent au sentiment ;
Les autres constituent l’intelligence.
Les phénomènes qui appartiennent au sentiment résultent tous d’une cause affectante qui agit, soit hors de l’individu sensible, soit en lui, sur certains de ses organes ; qui y produit, dans le fluide subtil qu’ils contiennent, un ébranlement