Page:Système analytique des connaissances positives de l’homme, restreintes à celles qui proviennent directement ou indirectement de l’observation.djvu/291

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S’il se trouvait des différences dans le développement de leurs facultés intellectuelles, elles étaient, sans doute, renfermées dans des limites fort resserrées.

C’est un fait, maintenant bien constaté, que, dans tout pays où la civilisation fut établie, et où le fut, par conséquent, le système des propriétés, il s’est formé, peu à peu, dans la situation des hommes qui l’habitent, une différence qui devint, avec le temps, d’autant plus considérable que la civilisation dont il s’agit avait fait plus de progrès. Une inégalité graduelle dans la possession des propriétés, des richesses et du pouvoir, fut partout le produit de cet ordre de choses. L’immense multitude fut réduite à la pauvreté, fut privée des moyens de s’instruire, et n’eut d’autre ressource, pour son existence, que celle que lui donnèrent des travaux grossiers et pénibles qui, en employant tout son temps, bornèrent considérablement ses idées.

On sait assez que des situations progressivement plus avantageuses, furent, dans ce même ordre de choses, le partage de ceux qui eurent plus d’activité, plus d’industrie, plus de courage. Ces situations plus heureuses leur permirent, proportionnellement, d’accroître leurs moyens de commodité ou d’agrément de satisfaire à leurs