Page:Système analytique des connaissances positives de l’homme, restreintes à celles qui proviennent directement ou indirectement de l’observation.djvu/292

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besoins multipliés ; d’augmenter leurs relations ; d’acquérir plus d’instruction ; d’agrandir davantage le cercle de leurs idées ; quelquefois même, à l’aide de certaines circonstances, de multiplier et de varier considérablement ces idées.

Enfin, dans les situations les plus relevées de la société, les richesses, les dignités, le pouvoir, étendent singulièrement les relations sociales des hommes qui les possèdent, et les entraînent à multiplier presque infiniment leurs besoins, et par suite leurs idées. Ce serait donc là que les facultés intellectuelles les plus développées devraient se rencontrer : ce qui, effectivement, s’observe quelquefois. Mais cela n’est pas toujours constant, parce que les penchans de l’homme portant à jouir, dès qu’il en a le pouvoir, il préfère son bien-être et ses plaisirs, lesquels emploient presque tous ses momens, à l’avantage d’accroître ses lumières. Examinons maintenant ce qui résulte de l’ordre de choses que je viens d’indiquer rapidement.

Puisque nous ne pouvons acquérir des idées qu’à l’aide de l’attention, de l’observation, de la réflexion ; que nous ne multiplions ces idées qu’en variant les sujets de nos remarques, de nos pensées ; que notre intelligence ne développe ses facultés qu’à mesure que nous l’exerçons davantage ;