Page:Système analytique des connaissances positives de l’homme, restreintes à celles qui proviennent directement ou indirectement de l’observation.djvu/329

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par le sentiment intérieur de l’individu, sont presque continuellement présentes à son esprit, dominent ses autres idées, et en affaiblissent ou même en anéantissent l'influence.

Une idée est plus ou moins profondément gravée dans l'organe et plus ou moins souvent présente à l'esprit, selon l'intérêt plus ou moins grand que l'objet qui y a donné lieu nous inspire. De là résulte que toute idée qu'un grand intérêt excite, ou qui est la suite d'un penchant accru et même changé en passion, devient dominante, et efface en quelque sorte toutes les autres idées acquises, étant presque la seule qui soit sans cesse rendue présente à l'esprit. Telle est l'idée devenue dominante, dans l'amant, qui ne voit que l'objet de son amour ; dans l'avare, qui ne pense sans cesse qu'à accroître son trésor ; dans l'homme cupide, qui ne considère dans toutes choses que le profit ou le gain ; dans l'ambitieux ; qui n'est jamais satisfait de son pouvoir, etc., etc.

Parmi les idées dominantes, il en est qui, soit toujours présentes à l'esprit, soit d'une violence extrême, et qu'une passion quelconque maintient ou accroît encore, affectent tellement l'organe des connaissances de l’homme