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1675
je l’honorois : tirez vos conséquences. Mais voici ce que je vous demande : c’est d’agir paternellement à leur égard ; c’est-à-dire de les protéger quand ils ont raison, mais quand ils ont tort de les gronder, et de tâcher par charité de les accommoder ; car je vous dirai, mon cher Monsieur, qu’à l’égard de mon amodiateur, je trouve très-mauvais qu’il s’amuse à plaider. C’est sa ruine et la mienne. Il consommera là son argent et le mien, et me donnera cette belle excuse pour ne me point payer. Voilà nettement ce que je ne veux point, et ce que je vous conjure de considérer, afin de le mettre d’accord, et lui ôter tout moyen de se ruiner en chicane.
Adieu, mon cher Monsieur, conservez-moi l’honneur de votre amitié. Songez à vos moyeux[1] pour Provence ; songez que c’est ce qui paye le Saint-Laurent, s’il se pouvoit payer : il sera divin cette année.
Suscription : À Monsieur, Monsieur le président de Berbisy,
À MADAME DE GRIGNAN.
Voici le jour où je vous écrirai, ma fille, tout ce qu’il plaira à ma plume : elle veut commencer par la joie que
- ↑ Prunes dont on faisait d’excellentes confitures. Le président de Berbisey envoyait de ces confitures à Mme de Grignan, qui en retour lui donnait du vin de Saint-Laurent. Voyez plus loin, p. 343, la lettre de Mme de Grignan du 19 janvier 1676, et tome II, p. 537, note 9.