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Page:Töpffer - Voyages et aventures du docteur Festus, 1840.djvu/110

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II.

Le docteur Festus traversa ensuite la région des nuages où il ne trouva personne, mais regretta souvent son parapluie ; et il aurait certainement contracté un rhumatisme goutteux, suivi de paralysie, sans les étincelles électriques qui le piquaient au flanc, au dos, à la tête et sur tous les membres, selon la méthode des plus fameux médecins. Par ce fait, furent préservés de la foudre, ce jour-là, trois communes et deux paroisses, portant sept cents meules de foin, dont vingt-cinq à Georges Luçon.

Mais aussitôt qu’il eut franchi la région des nuages, le docteur fut obligé de mettre ses lunettes vertes, inondé qu’il fut tout-à-coup des flots d’une clarté pure qui étincelait au ciel, à l’horizon, et sur la croupe blanche des nuées qui ondulaient à ses pieds. Vers le nord, quelques cimes bleuâtres, appartenant aux grandes chaînes centrales, formaient comme des îlots d’azur sur une mer d’argent, ajoutant par leur immobilité à la majesté imposante de ces resplendissantes solitudes. Bientôt l’effort du vent déchira ces nuées, et d’immenses paysages apparurent, dont l’éloignement l’empê-