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Page:Töpffer - Voyages et aventures du docteur Festus, 1840.djvu/111

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chait de distinguer les détails ; mais il voyait comme un vaste tapis embelli de mille teintes d’une richesse et d’une pureté extraordinaires, tantôt sombres, tantôt riantes, et sillonnées par un filet de pur cristal. C’était la rivière d’Eaubelle, au-dessus de laquelle il se trouvait alors.

III.

Ce fut bien autre chose lorsque, vers le soir, ayant tourné la tête, il vit la lune grande comme l’hippodrome, qui s’avançait majestueusement dans l’espace avec le bruit lointain d’une bombe qui fend l’air, et présentant à ses regards d’immenses montagnes, de profondes vallées, des continens, des mers resplendissantes. Il reconnut que cet astre est composé d’une croûte métallique sans cesse renouvelée ; qu’au centre de cette coque extérieure bouillonnent sans cesse trente-six métaux en pleine fusion lesquels venant à se faire un passage par le sommet, des monts, découlent ensuite sur leur croupe en lames brillantes qui se refroidissent à leur tour ; qu’ainsi les profondes vallées de cet astre forment comme d’immenses miroirs concaves, à l’instar de ceux avec lesquels Archimède brûla la flotte des Romains, et que ce