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Page:Töpffer - Voyages et aventures du docteur Festus, 1840.djvu/196

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XI.

Cependant le docteur Festus, parti de la fosse, s’était mis à courir droit devant lui, jusqu’à ce qu’étant arrivé le soir de ce jour dans le village désert de Brinvigiers, il s’arrêta tout-à-coup pour tomber à la renverse de surprise. C’est qu’il venait d’apercevoir, à la clarté de la lune, un lion d’or qui brillait sur une enseigne.

Nous avons vu en effet qu’à l’époque de son séjour dans le comble d’un moulin à vent, le docteur, après s’être débarrassé non sans peine d’un dilemme captieux sur lequel basculait son entendement, avait fini par s’équilibrer sur cette conclusion-ci, que, couché au n° 8, à l’hôtellerie du Lion-d’Or, il rêvait sagement dans son lit en attendant l’aurore aux doigts de rose ; et c’est bien à cause de cela que plus rien ne l’avait étonné dans le cours de son surprenant voyage. Mais en se voyant ce soir-là replacé en face de cette même hôtellerie dans laquelle il s’était tenu pour couché, endormi, et rêvant en attendant l’aurore aux doigts de rose, sa conclusion lui manqua tout-à-coup sous les pieds, il perdit l’équilibre et tomba sur le dos.