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Page:Töpffer - Voyages et aventures du docteur Festus, 1840.djvu/197

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Alors doutant plus que jamais de son sens intime, et repassant par toutes les phases de l’idéalisme le plus effréné, le docteur enveloppa dans une même et absolue négation, substance, matière, univers extérieur, hôtellerie, Lion-d’Or, et jusqu’à cette voie publique sur laquelle il demeurait étendu. Surpris ensuite par le sommeil, il s’endormit sur place, passant ainsi, d’une veille qui lui avait semblé un rêve, à un rêve qui ne lui semblait pas une veille, ce qui était bien peu propre à retirer son esprit des espaces diaphanes et incolores, au sein desquels il tournoyait en décrivant une spirale sans commencement et sans terme. Après avoir dormi sans s’en douter, il se réveilla sans s’en apercevoir, pour reprendre sa route sans y songer ; jusqu’à ce qu’ayant vu en face de lui un mulet attaché par la queue à un saule, il ne put s’empêcher de le reconnaître pour le sien propre.

XII.

Effectivement le mulet du docteur, que nous avons laissé dans le bois, abandonné par Milady, s’était infiniment complu dans ces verdoyantes so-